Deux ans après le test du FinePix S2000HD, qui en son temps apportait lui aussi sa révolution avec l'enregistrement de vidéo en HD (aujourd'hui banalisée), il était normal que ce test du FinePix HS10 soit placé en comparaison avec son ancêtre (que je comparais lui-même avec le FinePix S5700).
Caractéristiques principales
- Capteur BSI CMOS 10 Mpix (1/2,3)
- Zoom 30x (24-720 mm f/2,8-5,6)
- Sensibilité ISO de 100 à 6400
- Modes vidéo FullHD avec son stréréo, HD, HS (jusqu'à 1000 i/s)
- Enregistrement RAW
- Bagues de mise au point et de zoom manuelles
- Ecran 3,0" inclinable
- Alimentation : 4 piles AA
- Poids : 636 grammes
Design et encombrement
Même si il ne marque pas par son originalité, le design du HS10 pourra séduire ceux qui aiment avoir un appareil qui ressemble à un petit reflex. C'est ici le cas, la bague de zoom manuelle y est pour quelque chose.
D'ailleurs, Fujifilm aurait pu fourni un pare-soleil pour parfaire le look de l'appareil, comme certains concurrents le font (mais aussi par utilité, quand même). L'appareil est assez lourd (plus de 600 grammes) et l'alimentation par 4 piles AA n'arrange rien.
On discutera encore de l'intérêt d'utiliser des piles ou des batteries... sachant que deux bonnes paires de piles rechargeables ont une bonne autonomie et coûte bien moins cher que des batteries, qu'on ne trouve pas dans tous les magasins.
Ergonomie et finition
Le HS10 propose de nombreux boutons un peu partout, tout en restant simple à apprivoiser. Sur le dessus, deux molettes : une pour les modes et une pour modifier les valeurs en appuyant simultanément sur les boutons à gauche de l'écran.
Il s'agit d'une rangée de raccourcis vraiment pratiques : sensibilité ISO, photométrie, mode AF, type de mise au point, et balance des blancs.
Pour modifier l'exposition, un autre bouton est placé devant la molette de réglage, a coté d'un autre bouton dédié aux modes de bracketing.
A l'arrière, la classique croix de navigation, le bouton de visualisation... et un bouton pour démarrer une vidéo, quelque soit le mode : un bon point.
Enfin, si la finition du boitier est globalement irréprochable, on ne peut pas en dire autant des petits boutons. On sent que ça n'a pas évolué, ça "clic" comme sur le S2000HD et ça fait toujours cheap... sauf les nouveaux boutons raccourcis, comme par hasard ! Heureusement, les molettes sont parfaites, et les bagues manuelles sont aussi bien assemblées.
Des bagues manuelles, comme les grands !
Un des points qui détache le HS10 de la concurrence (et qui confirme bien son statut de bridge haut de gamme) est la présence d'une bague de mise au point manuelle. Totalement mécanique, elle permet une liberté totale, des créations qu'un zoom électronique ne permettrait pas... et en plus, c'est la classe.
S'ajoute à cela, une bague de mise au point située en arrière. Proche, trop proche du boitier, son maniement n'est pas toujours très pratique. La présence du flash refermé juste au dessus n'est pas la bienvenue. Le réglage de mise au point reste électronique (malgré la bague) et surtout difficile, car la visée n'est pas très précise...
Qualité de l'écran et du viseur
On pouvait s'attendre à une qualité médiocre du viseur, comme d'habitude sur les bridges : c'est le cas. Etriqué, peu défini... le viseur reste néanmoins réglable pour ceux qui portent des lunettes.
L'écran quant à lui est vraiment en recul sur la concurrence. Bien qu'il fasse 3 pouces, sa définition n'est vraiment pas terrible pour du haut de gamme. La technologie utilisée est dépassée et ne propose qu'une définition de 230000 points. On est loin des écrans AMOLED de Samsung, par exemple. Mais la vraie qualité de cet écran est ailleurs. En effet il est inclinable verticalement (et non sur rotule) ce qui permet des prises de vues au ras du sol, ou au dessus d'une foule par exemple. La rigidité est vraiment au rendez-vous.
Il est à noter qu'on peut toujours basculer entre la vue écran et viseur par le bouton dédié "EVF/LCD", mais qu'un capteur de proximité est aussi présent devant le viseur, pour basculer d'écran automatiquement lorsque vous approchez l'œil du viseur ! Réactif et pratique, mais aussi désactivable.
Qualité des photos
Ce bridge réalise une prouesse, puisque son zoom 30x offre une polyvalence encore jamais atteinte : 24-720mm dans un seul objectif, c'est beau le progrès ! Chacun jugera l'utilité d'avoir un tel zoom, bien qu'il soit correctement stabilisé à 30x, un trépied est quand même préférable. La bague de zoom manuelle permet d'essayer des effets de flou radial qu'on ne pourrait pas faire avec un zoom électronique.
Par contre en ultra grand-angle 24mm, c'est un régal ! On fait tout rentrer dans le cadre, et les paysages sont magnifiques. Quant à la qualité des photos en elle-même, rien de particulier à signaler, si ce n'est que je trouve les couleurs légèrement plus saturées que la moyenne.
Le mode RAW, encore emprunté aux reflex, permet d'avoir un contrôle total sur les réglages en préservant une bonne qualité. Je n'utilise pas assez ce mode d'enregistrement pour en dire davantage.
Les modes classiques
Le bridge de Fujifilm satisfera bien sûr ceux qui souhaitent s'amuser un peu avec les réglages. Les modes P, S (priorité vitesse), A (priorité ouverture), M (tout manuel) et C (personnalisé) sont de la partie. On pourra plus ou moins y paramétrer la sensibilité ISO (100 à 6400), la photométrie (multi, centrale, moyenne), le mode d'autofocus (central, personnalisé...), le mode de mise au point (continu, seulement au demi-déclenchement, ou manuel), la balance des blancs, l'ouverture (de f2,8 à f11), ou encore la vitesse (de 4 millièmes à 30 secondes... mais pas en priorité vitesse où ça reste bloqué à 4 secondes !).
Je ne vais pas énumérer tous les réglages (même si j'en ai donné pas mal) mais on peut globalement faire ce qu'on veut. Parfois facilement, grâce aux fabuleux boutons raccourcis, parfois moins facilement, en étant obligé de revenir fouiller dans les menus pour modifier certains réglages... c'est là un des défauts de ce HS10 : l'interface vieille et peu ergonomique mériterait une bonne refonte. On a pas l'impression que ça a beaucoup évolué depuis le S5700...
Les modes spéciaux
En plus des modes de réglages qu'on retrouve sur tous les bridges haut de gamme (ou non), le HS10 présente la particularité d'avoir quelques modes assez originaux, voire même très fantaisistes, qu'on retrouve rarement sur un appareil de ce genre. Fujifilm, toujours à l'affût des nouveautés pour apporter des options grand public sur ses appareils ! Utiles ou pas, ça dépendra pour quoi, pour qui... toujours est-il qu'ils sont là mais qu'on pense rarement à s'en servir :
- Mode Panorama : celui-ci dispose d'un cran dédié sur la molette des modes, et il faut avouer qu'il est pratique à celui qui veut un résultat "immédiat" sans devoir faire de collages sur l'ordi (ce qui est pourtant si faciles avec certains logiciels gratuits). Il suffit de déclencher, et de balayer l'appareil de gauche à droite, de bas en haut, ou autre. Le rendu est assez propre, même si cela ne vaut pas la qualité d'un montage fait maison.
- Mode Basse Lumière Pro (Lowlight) : comme son nom l'indique, ce mode permet de prendre des photos en faible condition de lumière, tout en gardant un maximum de qualité. Le résultat est optimisé automatiquement. Un mode assez efficace, mais on en viendrait à se demander pourquoi on achète un appareil avec autant de réglages si c'est pour avoir autant de modes automatisés ?
- Réglage Plage Dynamique (DR, Dymanic Range) : il permet d'éviter les zones "brûlées" dans les photos : difficile d'évaluer son efficacité, à cause de l'écran médiocre.
- Capture multi-mouvements : vous voyez les photos dans les magasines de snowboard ou de skate, avec le rider qui apparaît plusieurs fois sur la même photo, permettant de donner une impression de mouvement à la photo ? Et bien c'est à ça que sert ce mode. Une rafale de photos et une fusion automatique pour un résultat souvent très correct, et parfois très bizarre : c'est ça qu'est bon.
- Suppresseur de mouvements : c'est un peu l'inverse du mode précédent. Une rafale qui capture plusieurs images d'un paysage, pour ensuite effacer tout ce qui "bouge". Les passants qui bougent, les voitures devant un monument : magique, ils ont disparu ! Je n'ai pas encore pu vérifier l'efficacité de l'option (le Mondial de l'Auto aurait pourtant été un bon test !).
Les modes vidéo classiques
Le HS10 est un excellent caméscope. Capable de filmer en FullHD (1920x1080) à 30 images par secondes et en HD (1280x720), il enregistre également un son en stéréo. Les micros n'atteignent pas la qualité d'un petit Lumix TZ7 de Panasonic, mais ça reste très correct. De nombreux réglages sont possible avant de lancer la vidéo, notamment la mise au point manuelle (avant, mais pas pendant).
Le zoom est bien sûr possible en vidéo et c'est aussi là le coté négatif de la bague de zoom : le zoom n'est pas aussi fluide que si c'était un zoom électronique, mais la précision est bonne, et la vitesse peut être maîtrisée. Mais c'est aussi une économie réalisée sur l'autonomie de l'appareil. Il est à noter qu'on peut aussi filmer en 640x480 et en 320x240.
Les modes vidéo HS (High Speed, hautes vitesses)
S'il est un mode qui se répand de plus en plus sur les bridges et même certains compacts, et téléphones, c'est celui là. Réaliser des vidéos au ralenti donne souvent des résultats amusant, voire impressionnants. Le HS10 permet de réaliser des vidéos en haute vitesse, avec une qualité proportionnelle à la vitesse d'enregistrement :
- 960x720 à 60 images par seconde
- 640x480 à 120 images par seconde
- 448x360 à 240 images par seconde
- 224x168 à 480 images par seconde
- 224x64 à 1000 images par seconde
Je n'ai pas besoin de préciser que la qualité d'image à 1000 fps est absolument affreuse, mais ça permet d'observer des phénomènes invisibles à l'oeil nu. La qualité devient vraiment sympa en VGA (640x480 à 120fps) et ça permet vraiment de faire de belles vidéos. Un bon point du HS10 ! D'autant qu'en apprenant à jongler entre la mise au point, le zoom manuel, la profondeur de champ et avec un peu de pratique, on peut obtenir un résultat tout à fait bluffant. Je publierai bientôt quelques vidéos pour le prouver.
En vrac...
- Peu d'accessoires sont fournis avec un bridge pourtant haut de gamme
- Pas de pare-soleil, pas de télécommande
- Une sangle identique au S2000HD : fine et solide, mais peu adaptée au HS10
- La griffe porte-flash permet de "plugger" à son appareil, les flashs compatibles
- L'emplacement de carte mémoire et celui des piles est identique au S2000HD
- La prise USB toujours propriétaire... mais la prise HDMI ne l'est plus !
- L'objectif permet de clipser les accessoires de diamètre 58mm
- De 24mm à 720mm, un tiers de tour de la bague de zoom suffit
- Le capuchon de l'objectif est bien plus pratique et conventionnel
- Le flash sort toujours à l'aide du bouton uniquement
- Le mode super-macro est toujours aussi agréable
- Le pas de vis sous le bridge est... en plastique !
- Le bouton d'enregistrement vidéo semble capricieux...
Aux cotés du S2000HD
Le S2000HD a lui aussi évolué dans sa propre gamme jusqu'au S2600HD, qui n'offre que très peu de nouveautés et un gabarit similaire. On ne peut pas en dire autant si on le compare au HS10, qui possède le même style mais plus gros et plus lourd :
En conclusion
Que dire ! A vouloir tout faire, Fujifilm... remporte à peu près bien son pari et s'impose comme l'appareil polyvalent par excellence. Ceux qui aiment toucher à tout, de près, de loin, en photo ou en vidéo, seront comblés de ce bridge, pour l'heure "le meilleur" du moment. Pour les autres, n'ayez pas les yeux plus gros que le ventre, et pensez aux caractéristiques dont vous avez réellement besoin. Mais à environ 300 euros, difficile de ne pas se laisser tenter par le HS10.
Les +
- Construction solide
- Bague de zoom manuelle
- Ecran orientable
- Optique 24-720, fantastique !
- Modes vidéo HD et HS
- Ergonomie du boitier
Les -
- Qualité du viseur, pas à la hauteur du produit
- Définition médiocre de l'écran
- Ergonomie des menus
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6 réactions
1 De Vincent - 01/12/2010, 12:11
Quand je vois ce type d'appareil j'ai du mal à comprendre la complexité des options qui sont proposées. Je ne suis pas photographe, et ce n'est pas spécialement une passion.
Mon appareil doit réussir à tout stabiliser de lui même et il le fait assez bien. Je me demande alors pourquoi tous ces appareils haut de gamme, si un circuit électronique est capable d'arriver de lui même à un résultat satisfaisant ?
Décidément il faut être passionné, car je n'ai pas compris plus des 2/3 de ta superbe revue ! L'appareil présente très bien, mais quel niveau faut-il avoir pour réussir à le manier correctement ?
2 De Goudie - 01/12/2010, 14:20
Vincent : et que fais-tu de la créativité, de la liberté de pouvoir réaliser les effets désirés sur la photo ? La retouche sur ordi ne permet pas tout ! L'intérêt est d'avoir un contrôle total sur le résultat, sans se fier uniquement au "hasard" des modes automatiques (qui fonctionnent par ailleurs très bien !).
Bien sûr il faut s’intéresser un minimum à la photographie pour acheter un appareil de ce genre. Le problème c'est qu'avec les appareils hybrides (Olympus Pen, Lumix G1/GH1...) tout le monde veut se sentir pro en achetant un appareil bourré de fonctions dont ils ne savent pas se servir, dont il ne veulent pas apprendre à se servir, et toutes les photos seront réalisées en mode tout automatique, avec un résultat au final égal à un compact qui coûte trois fois moins cher.
Pourvu qu'il "présente bien" comme tu dis ! Mais bon, c'est ainsi. La majorité des gens veulent un appareil photo qui leur permet de dégainer n'importe quand sans s'occuper des réglages, en obtenant de belles photos. Tous les compacts font ça très bien, et effectivement le HS10 n'est définitivement pas pour ce public.
3 De hima - 07/03/2012, 05:20
Merci pour ce test complet, une ptite erreur : "présence d'une bague de mise au point manuelle" au lieu de "bague de zoom"... en effet celle de mise au point si c'est comme sur les autres bridge Fuji, ne sert à rien...je reste quand même fidèle à Fuji
4 De Goudie - 14/03/2012, 10:59
Bonjour Hima, en effet dans cette phrase je voulais certainement parler de la bague de zoom, mais le HS10 possède bien une bague de mise au point manuelle, située à la base de l'objectif. Certes peu pratique surtout lorsqu'on a goûté au reflex, mais présente quand même
.
5 De hima - 14/03/2012, 13:37
J'ai cette bague sur mon Fuji s6500fd et mon s100fs et pas pratique en effet. Ce qui reste pratique c'est qu'en mode manuel j'ai quand même un bouton pour faire la map auto sur un point central que je vise, puis à partir de là j'ajuste manuellement avec cette pseudo bague...le très gros soucis c'est que si je passe en mode visualisation de photo je perd la mise au point, hyper frustrant quand on pense qu'ils auraient pue le prévoir
Si tu a toujours le HS10 je serais curieux de connaitre son comportement là dessus, sinon j'irai voir du côté des forum, aussi concernant le HS20 qui m'intéresse aussi
6 De Goudie - 14/03/2012, 16:37
En fait j'utilise tellement peu souvent la mise au point manuelle que je n'ai pas remarqué ce détail, mais c'est vrai que ce genre de problème qui pourrait se corriger avec une mise à jour logicielle, ça agace. Je suis abonné à la mise au point centrale, sauf lorsqu'il n'y a pas le choix (passer au travers d'un grillage par exemple).
Quant au HS20, je pense que ce n'est qu'une petite évolution du HS10 et que dans l'ensemble c'est le même appareil (comme souvent chez Fuji). Je pense que si tu as déjà un HS10 ça ne vaut pas le coup de passer au HS20.