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Design et finition

Le look du P300 est basique, assez carré et en plastique noir. Un parfait petit compact discret et pro. Sur le dessus, on retrouve bien sûr le déclencheur (encerclé par la commande de zoom), le bouton ON/OFF, l'éternelle molette des modes (PSAM, trois modes Scene bizarrement organisés et un mode Auto) ainsi qu'une molette supplémentaire, sans aucune inscription, dédiée aux réglages manuels (nous y reviendront plus loin).

A l'arrière, une croix directionnelle (avec un bouton central) qui fait aussi office de molette (comme sur les Canon). Les boutons Menu, Suppression et Visualisation sont là, et enfin, on y trouve un bouton rouge pour l'enregistrement vidéo, particulièrement bien positionné. N'oublions pas sur le coté gauche, le bouton mécanique pour déployer le flash.

Tous les boutons sont agréables à utiliser et ne font pas "cheap" contrairement aux bridges Fujifilm auxquels je me suis habitué (y compris le HS10). La fabrication chinoise se ressent tout de même dans les molettes qui se "décollent" par le haut, l'encadrement de l'écran qui possède un léger jeu, et le cache de batterie qui semble assez fragile.

Qualité d’image

Dans un contexte où les photos de paysages occupent une place importante, le grand-angle 25mm est un point fort. Le P300 fait bien son boulot. On manque certes un peu de détails lorsque l’on commence à zoomer (seulement 4.2x) mais cela est un compromis inévitable lui permettant d’obtenir une ouverture de f/1.8 en grand-angle (f/2.0 sur le Canon S90).

Autant dire que le P300 excelle lorsqu’il s’agit de photos demandant une grande vitesse, ou dans un environnement sombre, voire nocturne. Suivant les réglages PSAM, le temps de pose peut aller jusqu’à 8 secondes.

Comme d’habitude, je n’ajouterai pas de graphiques sur la colorimétrie, de chiffres et de calculs sur la distorsion en grand-angle ou d’autres machins du genre. Les gens qui veulent acheter un compact se foutent de ces données, et moi aussi : le P300 prend de belles photos, avec de belles couleurs, point barre !

Ergonomie

Si vous n’utilisez jamais les réglages avancés, n’achetez pas cet appareil. C’est déjà un bel effort que de renoncer au compact pas cher et son mode Auto, mais cela ne change rien, tournez-vous vers un bon petit Lumix, c’est une valeur sûre... Pour les autres, sachez que le P300 permet de toucher à tous les leviers essentiels d’un appareil photo, à savoir la vitesse de l’obturateur et son ouverture.

Les classiques modes PSAM, toujours aussi pratiques, vous permettent de jouer avec les réglages de façon plus ou moins assistée. En priorité vitesse ou ouverture, il adaptera le reste des réglages à votre choix. Comme vous le voyez, l’appareil possède, en plus de sa molette de modes (classique), une molette supplémentaire qui permet de modifier facilement les réglages dans les modes manuels. Celle-ci permet de toucher aux réglages de temps, tandis que le réglage d’ouverture est assuré par une autre molette, celle qui se trouve autour du bouton OK (et qui fait office de croix de direction).

La logique du P300 n’est pas toujours facile à suivre. L’interface est moyennement intuitive et les différentes molettes de réglages sont mal exploitées. On dirait que le logiciel de l’appareil n’est pas terminé et aurait mérité plus de soins... C’est peut-être un peu dur, et de toute façon on finit par s’y faire, mais c’est dommage qu’aucune mise à jour du firmware n’ait été prévue...

Modes vidéo

En parlant d’ergonomie, tout n’est pas noir puisque Nikon à eu la bonne idée de faire comme tout le monde d’ajouter un bouton rouge pour lancer un enregistrement vidéo. Ce qui permet de ne pas perdre de temps à trifouiller la molette de modes dans un moment d’urgence.

La qualité vidéo du P300 est très bonne. En 1080p (FullHD, 1920x1080) les détails sont convaincants bien qu’il ne justifie pas son usage, le mode 720p (HD, 1280x720) faisant un travail aussi bon, à 30 images par seconde. Une affaire de commerce, tout ça. Enfin, un classique mode VGA en 640x480, dont je me demande encore si beaucoup de gens l’utilisent, même si on ne gagnerait rien à le supprimer.

Et enfin, quelques modes vidéo originaux, dont celui qui m’a décidé à choisir cet appareil : l’enregistrement à haute vitesse (au ralenti, en slow-motion) à 120 images par seconde (en VGA). Merci à Nikon d’avoir pensé à ajouté ce mode, sans quoi je me serai tourné vers un autre appareil concurrent. C’est fou le nombre de choses magnifiques qu’on peut filmer au ralenti, et même si la qualité n’est pas excellente (VGA oblige) j’adore ça. On trouvera aussi un mode 60 fps en HD, et plus étrange, un mode 15 fps en FullHD, qui nous fait donc des vidéos en accéléré... ça peut avoir son utilité, mais un logiciel de montage vidéo peut faire ce travail.

Ces modes spéciaux sont bien sûr dépourvus d’enregistrement audio (dans le cas contraire, ce serait amusant, tiens !). Pour les autres, ceux dont j’ai parlé plus haut, les deux micros stéréo font un travail convenable mais sans plus. On atteint pas l’excellent niveau des Lumix, que j’ai pu constater avec le TZ7 (et qui j’imagine ne fait que s’améliorer).

Pose longue et mode HDR

Les modes Scene sont découpés en trois parties, puisque messieurs “contre-jour” et “paysage de nuit” on droit à leur propre cran de molette... et oui, c’est bizarre mais c’est comme ça. Le mode “paysage de nuit” va vous choisir des réglages adéquats automatiquement lors d’une photo en faible luminosité.

Mais concentrons-nous plutôt sur le mode “contre-jour”, qui lui est vraiment intéressant. Il s’agit-là en fait d’un mode “HDR” (High Dynamic Range) qui va donc vous aider à ne brûler aucune partie de l’image (ni le sujet, ni le ciel) en situation de contre-jour. Pour cela, il va prendre à la volée trois photos, en exposition normale, forte, puis faible, et va ensuite les fusionner pour générer une photo équilibrée, en HDR donc.

Si le résultat peut parfois être raté ou trop irréel, on peut arriver à d’excellents résultats qu’on aurait jamais pu obtenir dans les autres modes. Il n’y a pas besoin de trépied, les photos sont prises très rapidement. La fusion prend certes quelques secondes en rendant l’appareil inopérationnel, et utilise plus de batterie, mais le résultat en vaut la peine. L’appareil enregistre la version HDR mais aussi la version en exposition “normale”, au cas où. Souvent, j’ai supprimé le rendu HDR, mais ce mode m’a quand même été d’une précieuse aide tout au long de ce mois au travers du Canada, j’en veux pour preuve quelques exemples (photo normale à gauche, version HDR à droite) :

La dernière photo est particulièrement représentative de l'utilité de ce mode : le ciel est presque totalement grillé en mode auto, alors qu'en HDR il reste bien défini, tout en modérant la luminosité du paysage.

Les autres modes scènes sont classiques, et comme d’habitude on ne pensera pas à les utiliser dans les situations données... Vous y pensez, vous ? Je me demande de plus en plus à quoi peuvent servir tous ces modes, à part certains comme le “Panoramique assisté”, que j’ai également utilisé plusieurs fois, bien qu’au final je préfère réaliser mes panoramiques moi-même après-coup, avec un logiciel gratuit et facile d’utilisation.

• Sélecteur automatique : un mode auto pour les modes Scene, assez comique !
• Portrait
• Paysage
• Sport
• Portrait de nuit (?!)
• Fête/intérieur
• Plage
• Neige
• Coucher de soleil
• Aurore/crépuscule
• Gros plan (c’est si compliqué de se mettre en mode macro ?!)
• Aliments (ce mode sera toujours un grand mystère pour moi)
• Musée (coupe le son et le flash)
• Feux d’artifice
• Reproduction Noir et Blanc
• Panoramique (à 180 ou 360 degrés... pas moins malheureusement)
• Animaux domestiques (?!)
• Effets spéciaux (des trucs bizarres qu’on pourrait faire sur l’ordi au lieu de bouziller la photo)

En conclusion

Il y aurait beaucoup plus à dire sur ce Nikon P300, si l’on recherche à savoir ses moindres détails. Pour cela, je vous invite à poser vos questions dans les commentaires, j’y répondrais toujours.

J’ai oublié de parler de l’écran qui est assez simple, bien défini et surtout possède d’excellents angles de vue, aucun ne le prend en défaut. Mais autre chose dont je n'ai pas parlé c'est l'absence d'un mode d'enregistrement en RAW ! Encore quelque chose qui pourrait s'ajouter avec un simple firmware... Le P300 est un excellent appareil compact avec des réglages essentiels. Moins solide mais aussi beaucoup moins cher qu’un Canon S90/S95, il satisfera ceux qui recherchent comme moi, un appareil photo à glisser dans la poche, avec un grand-angle, mais qui de temps en temps permet quelques réglages précis.

En prime, il s’en sort bien en vidéo et possède un mode slow-motion très intéressant et des modes HD/FullHD convenables qui font oublier ses quelques défauts d’ergonomie. Ils pourraient être réglés par une simple mise à jour du firmware, mais ce serait trop facile. Nikon préfère sans doute garder ça pour un Nikon Coolpix P300s ou P310... ah commerce, quand tu nous tiens !

• Retrouvez toutes les images du Nikon Coolpix P300 (avec un Google Nexus S, faute de mieux !)